Éditorial : Déchets Toxiques

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Éditorial : Déchets Toxiques.

Lorsque le sénateur Ralph Fetiere avait tiré en l’air pour se défendre contre la horde d’Hommes armés et dangereux qui attentaient à sa vie, les membres de l’opposition qui réclamaient la tête du Président Jovenel Moïse et de tous ses sympathisants avaient sorti tous les qualificatifs pour accuser le parlementaire du Nord. Il aurait dû se laisser attaquer ce jour-là, même les femmes et hommes regroupés au sein des organismes de droits humains et de la presse avaient critiqué aussi la décision du sénateur qui refusait de se laisser abattre comme un chien.
La dégradation de la situation politique actuelle n’était pas un hasard, nous avions méthodiquement érigé l’empire du Mal qui nous assassinait.

On ne faisait que récolter ce qu’on avait semé; il fallait accepter la récolte et fermer nos gueules.

Que fallait-il espérer de quelqu’un qui avait volontairement badigeonné son espace de vie de matières fécales?
Pire, ils avaient avoué leurs liens avec des agitateurs armés que plusieurs observateurs identifiaient comme étant des Bandits.
C’était une suite logique qui respectait un cheminement, une route tracée.

Le Louverture avait appris avec consternation l’exécution par le feu, il avait été brûlé vif, de l’ex sénateur Yvon Buisserth. Une horreur qui n’avait pris de court et nous avait laissés sans voix.
Y avait-il d’autres limites à franchir?

Lorsque feu le général Prosper Avril avait permis à un bateau de déchets toxiques de décharger sa cargaison aux Gonaives, c’était le début de la déchéance, car plusieurs personnes avaient bénéficié de l’argent versé ; un butin de la honte que des Politiques et des Militaires avaient partagé pour ensuite dénoncer dans la presse la présence de ces déchets.

La politique en Haïti était un jeu de dupes et de coquins; personne ne voulait véritablement un changement.
On vivait de magouilles, de rapt et on se cachait derrière une victime pour lui faire porter la croix des malheurs et des rendez-vous ratés de la république.
Prosper Avril avait la tête du bouc émissaire idéal car il était arrivé au pouvoir à  la faveur d’un coup d’État contre un autre général de l’armée mort lui aussi, Henry Namphy.

Aucune étude sérieuse n’avait été menée pour déterminer le degré de toxicité de ces déchets et ses effets sur les humains et l’environnement. Ce qui était sûr, cette mentalité, notre manière d’être depuis un certain temps donnait l’impression que nous étions des déchets toxiques qui polluaient l’espace.

Le bouc émissaire d’aujourd’hui se nommait Ariel Henry; tout était de sa faute.

Cette déchéance qui nous enlevait toute réflexion positive, tout élan de nationalisme était inscrite à l’ordre du jour de nos décisions; rien d’étonnant que des Bandits tuaient, assassinaient, brûlaient des êtres humains sans gêne et partageaient les images en s’identifiant fièrement sur les réseaux; ils savaient en bon psychopathes que c’était  l’horreur qui nous stimulait comme une drogue.

Nous avions cessé d’être des humains pour nous transformer en Déchets Toxiques et Radioactifs.

Pour l’histoire, ces déchets avaient été enlevés 10 ans plus tard. Cependant en Haïti nous étions condamnés à vivre, cohabiter avec nos déchets humains jusqu’à notre mort, à moins de quitter le Pays comme beaucoup l’avaient déjà fait.

La Rédaction