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Où en est la PNH avec M. Frantz Elbé au commande ?
La semaine dernière, alors qu’il assistait à une réunion des chefs de police aux Nations Unies, le chef de la Police nationale d’Haïti, M. Frantz Elbé, a donné un aperçu du travail en cours pour renforcer la force. Il a souligné que la tâche difficile nécessite une coopération entre les différents acteurs, tant dans le pays qu’au sein de la communauté internationale. « L’environnement sécuritaire en Haïti s’est détérioré au cours des deux dernières années avec la prolifération de groupes armés perpétrant toutes sortes de violences », a déclaré M. Elbé. “La police ne peut pas résoudre seule ces problèmes multidimensionnels qu’Haïti connaît.”
La police continue de faire face à des défis, à commencer par les efforts pour reprendre le contrôle de Martissant, le quartier infesté de gangs à la périphérie de Port-au-Prince qui relie la capitale à quatre autres départements régionaux.
Les récentes saisies de fusils automatiques de gros calibre et de milliers de cartouches dans les ports maritimes, ainsi que l’arrestation de plusieurs personnes accusées de contrebande d’armes, dont un prêtre épiscopal et un comptable de l’église, ont fait que les gangs manquent de munitions et que leurs fournisseurs se font de plus en plus rare.
Une augmentation du nombre d’opérations au cours des derniers mois, en particulier dans la Croix-des-Bouquets contrôlée par les gangs, Tabarre et certaines parties de Delmas dans la métropole de Port-au-Prince, a fourni un certain répit aux gangs. L’effort de maintien de l’ordre a été combiné à une position agressive des chefs de la Direction centrale de la police judiciaire, le bras d’enquête de la police, et de l’Autorité portuaire nationale du pays, qui, ensemble, ont donné la priorité à la recherche d’armes illégales.
Pour aider les efforts de maintien de l’ordre, l’ONU a créé un fonds de 28 millions de dollars géré par le Programme des Nations Unies pour le développement. Jusqu’à présent, il n’a reçu que 8 millions de dollars du Canada tandis que le gouvernement d’Haïti a fourni 1 million de dollars directement à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour un projet d’inspection de conteneurs. Le département d’État américain a alloué l’année dernière 15 millions de dollars à l’aide aux efforts de maintien de l’ordre en Haïti et a récemment promis 48 millions de dollars supplémentaires.
Avec 20 millions de dollars supplémentaires nécessaires, le Canada et les États-Unis ont prévu une réunion des donateurs sur Haïti en marge de la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies de ce mois-ci. En plus de son don, le Canada a récemment guidé Haïti dans l’achat de plusieurs véhicules blindés auprès d’un fournisseur privé. Pendant ce temps, la France et les États-Unis forment une nouvelle équipe SWAT pour poursuivre les gangs.
Pendant des mois, les membres de gangs lourdement armés de Savien, une communauté rurale de la vallée rizicole de l’Artibonite en Haïti, avaient intensifié leur campagne de terreur. Lorsqu’ils ne brandissaient pas ouvertement leurs armes dans les rues, ils kidnappaient des gens contre rançon ou attisaient la peur avec des vidéos virales montrant le massacre d’individus sans méfiance dans les champs.
Ainsi, lorsqu’une brigade de police spécialisée a croisé la route du gang de façon inattendue le mois dernier, certains résidents de Petite-Rivière de l’Artibonite ne savaient pas trop à quoi s’attendre. Mais les officiers de la Police nationale d’Haïti ont non seulement repoussé les tentatives du gang de prendre d’assaut le poste de police local, mais ils ont tué au moins trois membres du gang, dont le chef surnommé “Goliath“, dans un échange de coups de feu. Cette victoire bienvenue est parmi plusieurs au cours d’un mois surprenant au cours duquel la PNH mal équipée de 16 000 agents d’Haïti a traqué des membres de gangs armés et leurs chefs, les arrêtant ou les tuant. Pour leurs efforts, les policiers ont reçu des applaudissements tonitruants et même des câlins de la part d’une population reconnaissante. Selon les statistiques de la police suivies par le Bureau intégré des Nations Unies à Port-au-Prince, le pays a connu une réduction des enlèvements et des homicides signalés en août par rapport aux mois précédents.
C’est le genre de maintien d’ordre efficace qui, selon les observateurs nationaux et internationaux, s’accompagne d’efforts coordonnés ,et le genre, disent-ils, qui doit se poursuivre si la Police nationale d’Haïti veut faire des progrès dans la lutte contre les gangs criminels du pays, qui se répandent de plus en plus, même au-delà de la capitale.
Mais pour l’instant, les victoires du mois dernier sont reconnues. Ils font un meilleur travail en vantant leurs propres succès et en montrant que, compte tenu des outils, de la formation et du soutien, tant au niveau local qu’international, ils peuvent faire un meilleur travail pour s’attaquer aux gangs.
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