Haïti-Politique: Le Premier Ministre Ariel Henry préoccupé par l’insécurité alimentaire aiguë dans le pays.

Haïti-Politique: Le Premier Ministre Ariel Henry préoccupé par l’insécurité alimentaire aiguë dans le pays.

Préoccupé par l’insécurité alimentaire aiguë dans le pays, le Premier Ministre Ariel Henry, accompagné de quelques membres de son gouvernement, a participé à la cérémonie de lancement et de présentation du programme sectoriel de sécurité alimentaire le vendredi 6 janvier 2023, dans les locaux du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et Développement Rural (MARNDR), situé à Damien.

Alors que l’insécurité alimentaire a augmenté en raison de l’inflation, de la crise politique et de la violence des gangs dans le pays, l’autosuffisance alimentaire continue de décliner d’année en année. Les produits agricoles locaux peinent à concurrencer les produits importés faute d’une production inférieure à la demande locale.

Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM), publié le 9 décembre 2022, « 4,7 millions de personnes sont actuellement confrontées à une faim aiguë (IPC 3 et plus), dont 1,8 million de personnes en phase d’urgence (IPC 4) ».

Le Premier Ministre, le Dr Ariel Henry, dans son allocution lors de la cérémonie de lancement du programme sectoriel de sécurité alimentaire, s’est dit déterminé à mobiliser les ressources nécessaires pour qu’au cours de cette année nous amorcions un changement significatif dans la lutte contre l’insécurité alimentaire à travers le territoire national.

C’est avec des vœux de bonheur pour la nouvelle année que le Chef du gouvernement haïtien a commencé ses propos, apportant l’espoir au cœur de l’assistance en garantissant son soutien dans la réalisation de ce programme agricole qui vise à aider à la lutte contre la famine en Haïti.

Il faut noter qu’en la circonstance le PM a fait un très long discours.

Extrait du discours du Premier Ministre :

« […] Dans la mise en place des politiques publiques, j’ai tenu à commencer l’année au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, parce qu’à côté des problèmes de sécurité causés par les gangs armés, la production nationale et l’insécurité alimentaire sont deux préoccupations majeures pour le gouvernement. C’est donc avec intérêt que je suis venu participer à l’activité organisée aujourd’hui par le ministère de l’agriculture.

Depuis trop longtemps déjà, des statistiques circulent sur l’insécurité alimentaire dans notre pays. On parlait, il y a peu de temps de 4.5 millions de nos compatriotes qui ont des difficultés a subvenir à leur faim c’est-à-dire qui n’ont pas de quoi manger à leur faim. Aujourd’hui le nombre a augmenté et on parle de plus d’un million serait en insécurité alimentaire aigue. Tous ces chiffres ne confirment qu’une seule et même chose : twop moun nan grangou nan peyi a.

Nous allons avoir l’occasion de réfléchir sur le panorama que va nous présenter le ministère de l’Agriculture. En ce qui me concerne, ce sont les multiples coups de téléphone que je reçois régulièrement de la part de concitoyens de différentes couches sociales qui m’exposent les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien pour se nourrir et nourrir leurs enfants[…]

 

[…]Nous ne pouvons pas compter uniquement sur le support des agences humanitaires pour venir en aide aux plus démunis. Nous en profitons pour les convier à soutenir la production nationale en fournissant les intrants nécessaires aux paysans (machines agricoles, semences, fertilisants, renforcement des coopératives agricoles, etc,) et en s’approvisionnant sur le marché local.

Plus d’un dira que ce n’est pas toujours possible. Mais si nous conjuguons nos efforts, nous y parviendrons effectivement.

Haïti a la capacité de produire les aliments qui constituent la base de notre alimentation. Il n’est pas normal que nous soyons obligés d’importer des denrées que nous pouvons cultiver et que nous avions l’habitude de produire pour alimenter le marché local et même exporter. Définitivement la relance de la production agricole nationale doit être l’un de nos objectifs prioritaires pour cette année et pour les années à venir, si nous voulons faire régresser l’insécurité alimentaire dans notre pays […]

 

[…] A chaque sommet de la CARICOM auquel j’ai l’occasion de participer, différents pays de la région ont déclaré obtenir des résultats probants dans la diminution de leur dépendance des importations de produits alimentaires de base. En cette période économique difficile marquée par la dépréciation de la monnaie nationale, nous pouvons rééquilibrer notre balance commerciale et notre balance des paiements en produisant plus et mieux.

C’est possible et le gouvernement est déterminé à mobiliser les ressources qu’il faut pour que dans le courant de cette année nous amorcions un virage significatif dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. J’aimerais qu’en publiant les statistiques agricoles nous ayons la satisfaction de constater une augmentation importante de la production de certains produits.

Mwen kwè ke nou pral jwenn mwayen nan men kek oganizasyon enténasyonal. Mwen konnen nan jou kap vini yo nou ta supoze kòmanse resevwa yon soutyen finansye nan kad yon pwogram yo rele Food Shock Window.

Apui sa a se justeman pou aide peyi ki pi afèkte pa konsekans konfli la Russie ak Ukraine lan. Ayiti se yon nan premye peyi ki pral benefisye pwogram sa a pou pèmèt nou mete an plas yon seri aksyon protèksyon sosyal.

Les titulaires de plusieurs ministères qui seront impliqués dans ce projet sont présents aujourd’hui et j’attends leur input dans la conception et la mise en œuvre des programmes et projets. Se yon veritab konbit mwen souwete nou òganize. Ce que nous allons faire doit servir de modèle. Je souhaite que le professionalisme que nous mettrons dans la réalisation de ces projets puisse faire école.[…]

J’attends avec impatience de voir les résultats des activités envisagées et leurs impacts sur la réduction de l’insécurité alimentaire sur les couches les plus vulnérables de la population et l’amélioration des conditions de vie de nos agriculteurs. Et cela, grâce à l’augmentation de l’offre agroalimentaire et de leurs revenus. Je convie tous les acteurs étatiques à travailler en parfaite synergie et en complémentarité dans l’intérêt collectif » a-t-il précisé.

 

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