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Haïti-Justice : Haïti hors de justice, la population réclame justice avec le “bwa kale”

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Haïti-Justice : Haïti hors de justice, la population réclame justice avec le “bwa kale”

Après que le peuple ait lynché 14 membres de gangs à Canapé-Vert le lundi 24 avril dernier, plusieurs habitants de la zone métropolitaine ont commencé à ériger des Barricades et des Dos d’âne pour se préparer à attaquer des bandits menaçants et envahissants. La colère contre les gangs a finalement éclaté en violence lorsque d’autres résidents des quartiers du sud-est de Port-au-Prince; Turgeau, Debussy, Pacot et Croix-Deprez se sont réveillés au son des coups de feu. A la fin de la même semaine à Laboule et à Thomassin, un second lynchage s’est produit, après l’arrestation et la détention de certains présumés membres de gangs par la police, la foule les avaient saisis, et “bwa kale” le slogan jadis qu’on scandait lors de manifestations (pacifiques) est devenu un mouvement populaire offensif et violent, où les coups de machettes, les lapidations, les holocaustes, et l’exécution arbitraire de la police seront les principales condamnations.

La réaction s’est propagée à l’extérieur de Port-au-Prince : même les provinces sont désormais en état d’alerte renforcée, les habitants menaçant d’arrêter ou de lyncher toute personne suspecte essayant de se réfugier dans leurs communautés. La semaine d’après, dans le département de l’Artibonite, deux hommes ont été traînés hors du poste de police de Gros-Morne et battus à mort alors qu’une foule criait « Bwa Kale, Bwa Kale ». Dans la ville de Marigot, dans le sud-est, où la foule a également exigé que la police remette un présumé membre de gang, il a été lapidé à mort, son cadavre battu et ensanglanté laissé au milieu de la route avec un pneu en col père lebrun. Á Source Matelas, les habitants ayant vécu dans la peur depuis plusieurs mois, après qu’une attaque en novembre 2022 ait fait au moins 72 morts dont 29 femmes et filles victimes de viol collectif avant d’être massacrées. Une brigade citoyenne a érigé des barricades pour empêcher les gangs d’entrer, cela a fonctionné, pendant un certain temps. Puis, le 19 avril dernier, des bandits armés, après avoir attaqué la prison de Cabaret puis, voyageant à bord de trois autobus, ont attaqué Sources Matelas en plein jour, incendiant des maisons, tuant des bébés, des femmes enceintes, des enfants, des vieillards tous ceux qu’ils croisaient.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a déclaré qu’il semblait que l’attaque meurtrière était une représaille parce que les habitants avaient osé ériger des barricades pour se protéger. Le Bureau de la protection civile d’Haïti a déclaré qu’au moins 48 personnes avaient été tuées ce jour-là. Mais pour plusieurs témoins le nombre de morts a largement dépassé la centaine. Pour prendre la revanche, inspiré par la rébellion contre les gangs qui se déroule dans tout le pays, des milliers d’habitants de Source Matelas, rejoints par des habitants du Cabaret et la police, ont lancé le samedi 29 Avril leur propre mouvement “Bwa Kale” pour chasser des bandits, ont saisi des machettes et des pierres et ont attaqué les membres du gang qui s’étaient divisés en groupes de 20 ou 30. Alors que deux habitants ont perdu la vie, au moins cinq membres de gangs ont été tués.

Le porte-parole de la police nationale d’Haïti, Garry Desrosiers, avait condamné les meurtres : “Ne vous faites pas justice vous-même” conseillait-il à la population Mais ces meurtres de justiciers ont fait et continu de faire tant de morts parmi les présumés membres de gangs ces derniers jours qu’un défenseur des droits de l’homme a estimé le nombre à une centaine, mais les policiers impliqués dans l’effort anti-gang disent qu’il y a plus de corps à compter. Cet article est loin de mentionner les faits les plus sanglants.

Notons : Au cours du premier trimestre de l’année 2023, la violence des gangs s’est accrue en fréquence et en intensité. Les cas de meurtres, de blessures et de kidnappings ont augmenté de plus de 28% par rapport au trimestre précèdent.

Le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont documenté des attaques d’une extrême cruauté contre la population, faisant au moins1,634 victimes qui ont été tuées, blessées ou enlevées par rapport aux 674 victimes dans la même période en 2022.

À lire:49 femmes violées, 42 enfants tués, 1634 victimes de la violence des gangs, selon le rapport trimestriel du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).

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