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Haïti-crise : Le KFPC demande au gouvernement de revenir sur sa décision

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Haïti-crise : Le KFPC demande au gouvernement de revenir sur sa décision.

Karavan Fanm pou Chanjman (KFPC) publie une note pour présenter son point de vue de la conjoncture actuelle, et proposer une solution en 3 points au gouvernement, pour calmer le peuple en colère contre l’augmentation des prix du carburant.

Les manifestations généralisées se sont poursuivies dans le pays, où des gens mécontents ont pillé des commerces  à Delmas, aux Gonaïves pour ne citer que les villes les plus affectées. Alors que les protestataires sont à leur 5ième journée de revendications, le bilan des dégâts a continué de s’alourdir à mesure que la paralysie sociopolitique s’aggravait. Certaines parties de la zone métropolitaine sont restées impraticables à cause des barricades enflammées, et des barrières de fortune. Le KFPC pense aux plus vulnérables, et lancé un appel au calme ce vendredi 16 septembre.

Sa note publiée en créole a été retranscrite en Français par le journal. En voici leur propos:

LES FEMMES PARLENT

Depuis quelques jours, la situation dans le pays d’Haïti dégénère et selon les rapports des organisations de défense des droits de l’homme, le robinet de sang n’est pas sur le point de s’arrêter. Le peuple haïtien, sans être dans la guerre, est chaque jour victime, là où nos propres frères sont tués, brûlés, arnaqués par leurs propres compatriotes haïtiens. Les victimes sont des mères, des pères, des enfants, et causant des larmes et le chagrin au sein de toute une famille.

La situation dégénère complètement lorsque le gouvernement annonce qu’il va augmenter le prix du carburant, qui coûte très cher à toute une population, qui déjà ne pouvait pas manger, et ne voyait pas comment envoyer ses enfants à l’école, parce que les produits de première nécessité qui étaient déjà exorbitants remonteront. Cela a conduit à de nombreuses barricades, les pneus, les balles tirées de part et d’autre, les gens ne peuvent pas aller à leur occupation pendant deux (2) jours.

Les femmes enceintes, les personnes atteintes de cancer, les personnes qui souffrent et qui ont besoin d’une injection pour soulager leur douleur. Les médecins ne pouvant pas aller sur leur lieu de travail pour soigner les malades. Les “Madan sara” qui ne peuvent pas se rendre au marché pour apporter des produits à vendre, les plus vulnérables qui n’avaient rien entre les mains pour vivre et qui sont affamés. pour n’en nommer que quelques-uns.

En ces temps troublés, les femmes qui sont les piliers de la famille et de la société prennent courageusement ces résolutions pour que la paix et la sécurité reviennent s’installer au sein de la population.

Par conséquent, les femmes demandent :

1. Pour que le gouvernement revienne sur la décision d’augmenter le gaz pour l’instant, même si nous savons que c’est seulement Haïti qui vend le carburant à un tel prix sur le marché international. Le moment ne l’exige pas.

2. Que les fauteurs de troubles acceptent des pourparlers avec le gouvernement local pour résoudre les conflits, car qu’on le voie ou pas, Haïti c’est notre pays, on ne peut pas s’effondrer, se briser, et aussi, pour le peuple, aucun sacrifice n’est trop grand;

3. Pour que les gens dans la rue jouent à des jeux intelligents pour accepter de donner un temps pour que les pourparlers se tiennent, parce que nous avons déjà montré ce que nous sommes capables de faire et ne devons laisser personne nous monter les uns contre les autres, ce n’est pas la vraie solution. Certaines personnes défendent les intérêts de leurs poches et de leurs entreprises, pas les intérêts de la population, ni des jeunes qui n’ont pas de travail, ni les plus faibles

4. A la communauté internationale de recourir à la médiation car qu’on le veuille ou non, les matches ne se jouent pas sans arbitre.

Les femmes appellent au calme pour les huit (8) jours à venir, pour que le gouvernement, la communauté internationale et les opposants parviennent à un accord. Parce qu’Haïti est notre pays, nous ne pouvons pas le détruire, nous marchons à reculons. Sans une discussion sincère, sans hypocrisie, sans intérêt personnel, nous pouvons trouver une solution.

Les femmes sont la vie, elles sont les mères, elles sont les piliers de la société, elles sont la voix de Dieu, nous demandons à tous s’il vous plaît faites une pause le temps qu’une solution soit trouvée, nous le pouvons si nous le voulons. Donnons la chance à ceux qui sont restés à la maison qui n’ont pas une miette à manger. Car à la fin tout le monde réglera leur intérêt personnel. C’est à nous de faire preuve d’intelligence en nous unissant pour défendre nos intérêts communs.

Ensemble nous sommes forts. Ensemble nous arriverons au bout du couloir en fuyant les ténèbres en rejoignant la lumière, pour vivre en harmonie. Rien ne vaut la vie, vécu, alors choisissons de vivre.

À lire aussi:https://www.lelouverture.com/index.php/2022/09/16/haiti-crise-le-secretaire-general-des-nations-unies-antonio-guterres-lance-un-appel-au-calme/

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